La vérité en musique

Claude Molzino

Dans quasi toute son histoire, la philosophie a volontiers cultivé son affinité native avec les arts plastiques mais elle s’est en revanche employée à négliger voire mépriser la musique. Un tel bâillon parle et trahit la fascination apeurée que l’art musical, comme un chant de sirènes, produit chez le philosophe. C’est que, loin d’être, comme tout art du reste mais plus radicalement, un divertissement agréable, la musique déploie un autre sens du sens et de la vérité que ceux définis philosophiquement : si elle n’a pas de sens, c’est parce qu’elle est sens. Dans cet essai, l’auteur propose de se mettre à l’écoute de ce sens, autant que le travail du langage et du concept le permet. Porter le langage à sa limite revient ici à dessaisir le sujet de sa position cartésienne de souveraineté pour reconnaître en son tréfonds, sa constitution de vivant respirant d’un souffle qu’il ne peut que recevoir. La respiration porte le rythme qui anime la musique. Par l’analyse de la différenciation rythmique, on pourra comprendre comment le silence, cet indifférencié absolu, est lieu de provenance de toute musique. Les références faites en chemin aux compositeurs, essentiellement Jean Sébastien Bach, Schumann, Olivier Greif et Henri Dutilleux conduisent par-delà la diversité des siècles et des styles, à ce même creuset d’absolu dont éclot toute musique.

Agrégée et docteur en philosophie, Claude Molzino vit et enseigne à Paris.

15×24 cm – 80 pages

15,20