Sur Shoah de Claude Lanzmann

Suivi du Livre d’esther et la question du génocide

Eric Marty

Que signifie agir dans un monde où l’extermination est devenue la règle de ce monde ? Que signifient les noms dans un univers où les noms ont disparu ? À quel type d’événement Shoah nous renvoie-t-il ? Que signifie Shoah ? Pourquoi un nom ? En quoi ce nom est-il le signe d’une transformation de l’événement dans sa réception en Europe comme ailleurs ? Pourquoi l’événement, à ce titre, ne nous semble pas forclos, nous disposant alors à une logique inédite des faits ?
L’œuvre de Claude Lanzmann, Shoah, nous ouvre à toutes ces questions par lesquelles le lecteur et le spectateur du film sont en mesure de penser autrement, face à cette immense leçon de cinéma qui est aussi une leçon politique, esthétique, philosophique, et peut-être poétique.
Là où l’image – vingt-quatre par seconde – suspend le cours indifférent du Réel, de ce Neutre destructeur, pour en exposer, avec la patience, la détermination et l’intransigeance de l’art cinématographique, les épisodes fondamentaux où la vie y a fait barrage.

Éric Marty, professeur de littérature contemporaine à l’Université Paris-Diderot, membre de l’Institut Universitaire de France, est écrivain et essayiste.

15×24 cm – 126 pages

15,00