Songes et visions philosophiques

Louis sébastien Mercier
Préface de Jean-Claude Bonnet

Dramaturge, journaliste et romancier, Louis Sébastien Mercier, écrit dès 1771 un curieux roman d’«anticipation», L’an 2240, où il bâtit les plans d’une société future «idéale» (d’ailleurs assez sinistre). Mais il réussit mieux dans le reportage réaliste. Le Tableau de Paris est sans doute le plus formidable document existant sur le Paris pré-révolutionnaire, dont tous les aspects sont décrits, avec une prédilection pour les effets de la misère et la vie quotidienne des couches pauvres de la population. Dans cette œuvre foisonnante qui reste injustement oubliée, les Songes et Visions philosophiques (1788) occupent une place singulière: cet ouvrage révèle, en effet, toute une part nocturne de l’écrivain qui fait de celui-ci un extraordinaire passeur entre les Lumières et le Romantisme. Mercier avait déjà publié, en 1768, des Songes philosophiques qu’il reprend vingt ans plus tard en leur adjoignant des Visions plus fuligineuses. Ce livre (lu par les romantiques allemands et plus particulièrement par Jean Paul) permet de prendre  la mesure des métamorphoses de l’écriture du rêve dans les dernières années du dix-huitième siècle, c’est-à-dire d’une profonde révolution esthétique.

15×24 cm – 192 pages

20,30