L’odeur de la peinture

L’HYPOTHESE REMBRANDT

Gérard Dessons

« L’odeur de la peinture pourrait te faire du mal ! » Par ces mots, Rembrandt prévenait les visiteurs de son atelier, intrigués par la facture singulière de ses tableaux, du danger de s’en approcher.
Au regard de la place particulière de cette œuvre dans l’histoire de l’art, on peut formuler l’hypothèse que le propos de Rembrandt présentait, au-delà de considérations matérielles, une conception « toxique » de la peinture, alors inacceptable pour une partie de ses contemporains.
Le Bœuf écorché est exemplaire de cette manière nouvelle, faite d’une pâte épaisse, triturée par de larges mouvements de brosse. Si cette façon de peindre convient pour un tableau de boucherie, le problème se pose lorsque les modèles sont des portraits et des nus. Le tableau fait alors surgir le questionnement du rapport faussé entre la peinture et la beauté, de l’inadéquation entre l’art et le goût. Il s’agit alors de s’interroger sur la force unique d’une œuvre capable de provoquer, chez qui la contemple, un vacillement de la raison.

Gérard Dessons est professeur de littérature française à l’Université Paris 8. Il est spécialisé dans la recherche et l’enseignement des théories de l’art, de la littérature et du langage. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à ces thématiques et a fondé en 2005 le site «Polart-Poétique et politique de l’art» (polartnet.free.fr).

12×16 cm – 166 pages

13,20