Lettre sur la terreur

Louis Blanc
Précédé de La voix de la Terreur par David Amar

La Terreur serait donc ce point extrême où la vie et la mort s’indifférencient, la parole saisie et dessaisie par l’événement et cet événement même s’accomplissant en se fuyant. Mais il y faut, encore, une voix qui parle, qui ne peut cesser de parler dès lors qu’elle a commencé de parler. Et si cette voix ne peut plus être celle, grandiose, de l’Histoire ou de l’Absolu, elle nous demande encore de prêter l’oreille et d’entendre ce qu’elle cherche à nous dire.
Saint-Just, l’archange noir de Michelet, l’avait pressenti et l’on doit laisser retentir l’écho de cette voix extraordinaire:
«Je méprise la poussière qui me compose et qui vous parle; on pourra la persécuter et faire mourir cette poussière! Mais je défie qu’on m’arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux…»

12×16 cm – 64 pages

5,10