Le Dieu de Spinoza

Victor Brochart

Dans leur première livraison de la réédition complète des Études de philosophie ancienne et de philosophie moderne (1912) de Victor Brochard, les éditions Manucius reprennent les chapitres consacrés à Spinoza (chap. iv et v). Son ami Victor Delbos les présente ainsi : «à un fantôme de spinozisme, créé, semble-t-il, tout juste pour être exorcisé, il voulait substituer l’image exacte du spinozisme réel, qui, selon lui, ne méconnaissait ni l’individualité des âmes, ni même en un sens la personnalité de Dieu. Au lieu de ramener l’inspiration du Traité théologico-politique aux démonstrations de l’Éthique, par surcroît très étroitement et inexactement comprises, il élargissait la signification de l’Éthique de façon à lui faire ratifier telles quelles les formules du Théologico-politique, à lui faire admettre l’existence du Dieu personnel, du Dieu même de la tradition juive. Et du même coup, il montrait comment le spinozisme recouvre d’une forme moderne une synthèse de conceptions juives et de conceptions grecques déjà constituée par Philon et propagée par le courant néo-platonicien qui traverse tout le Moyen Âge».

Après des études classiques, Victor Brochard (1848-1907) entre à l’École normale supérieure en 1868; agrégé de philosophie en 1872, il y est nommé dès 1886 maître de conférences. Quelques années plus tard il devient professeur d’histoire de philosophie ancienne à la Sorbonne.
Son Mémoire, Les Sceptiques grecs, fut couronné par l’Académie des Sciences morales et politiques; publié en 1887, il est salué en son temps par Nietzsche. Une grande partie de ses travaux a été recueillie dans un fort volume sous le titre Études de philosophie ancienne et de philosophie moderne. Avec Les Sceptiques grecs, les deux ouvrages sont devenus des «classiques».

12×16 cm – 102 pages

10,20